UXEM un pèlerinage oublié
Un jour que nous faisions le tour de quelques églises de la Flandre Française, Département du Nord, un vieux Monsieur nous interpella à la sortie de l’église d’Hondschoote. Il regrettait que les choses qui avait une valeur avaient disparu et pire, avaient disparu de la mémoire des gens de son village. Il était originaire du village d’Uxem, ou les habitants ne se préoccupaient que de savoir ou bâtir la nouvelle mairie. Avec l’embarquement de troupes Anglaises à Zuydcote, le village fut entièrement rasé pendant la seconde guerre mondiale. Ce village à la particularité d’avoir eu quatre églises au XX ième siècle. Bombardement et guerres en ont eu raisons et la dernière l’église, qui datait de 1950, brula en 1980. (voir site officiel Uxem)
Son grand-père lui parla souvent du pèlerinage à la fontaine guérisseuse de sainte Euphrasie au pied de la chapelle derrière l’église ou chaque année, au 26 juillet, avait lieu un très grand pèlerinage.
Livres récent, guides et dépliant touristiques de la région ne mentionnent même pas le village d’Uxem. Une fois traversée les grandes plaines du Nord, où quelques fermes anciennes subsistent vous trouverez un village entièrement reconstruit autour de sa nouvelle église, dédié à St Amand et Ste Apolline. Le village est dans son ensemble un grand lotissement des années 1970. Il n’y a que les éclats d’obus sur les quelques anciennes pierres tombales que rappellent la dernière guerre.
Vers le Sud Est de l’église se trouve une petite chapelle que l’on a transformée en portique.
Point de source à trouver et tous ceux à qui nous avons parlé, personne n’en a entendu parler !
Direction donc des archives départementales, régionales, de Dunkerque, de l'Archevêché à Lille et des anciennes archives des familles de la région. Le premier texte qui mentionne le village d’Ukesham est à trouver dans un titre de l'abbaye de Gand en 981. Le premier seigneur connu et le chevalier Eustache d’Uxem, qui, en 1232, accorde un libre passage sur ces terres à l’abbaye de saint Winnoc de Bergues.
Cette source est mentionnée pour la première fois en 1382 est-elle faisait l’objet d’un pèlerinage le 26 juillet, à sainte Euphrasie. Cette eau était réputée guérir les plaies ouvertes et suppurantes. Grande fut notre surprise de voir que ce ne sont pas les dernières guerres qui ont eu raisons du pèlerinage est de la source mais les querelles de clocher.
Vers 1810 le village d’Uxem était en ébullition, une guerre sourde entre grand propriétaires terriens et les notables du coin en fût la cause. Au même moment eu lieu une autre guerre dans la région, celle des ecclésiastiques. Les multiples disputes entre Dominicains, Franciscains et Bénédictins, à des degrés divers, n’étant pas d’accord de la façon de gérer le pèlerinage et la source fit que tout disparu vers 1823.
Un soucier de la région nous indiqua qu’il y avait bien sous la chapelle transformée en portique une source à une profondeur de 0,80 cm de profondeur et qui maintenant coulait dans une direction Nord-Ouest.
Chose curieuse les archives nous ont appris qu’il existait cinq sources guérissantes dédiée à sainte Euphrasie. Nous en avons retrouvé une, en Picardie, à Crépy-en-Valois (Oise) où l’on célébrait depuis de nombreux siècle, un culte à la chapelle sainte Euphrasie (disparue à la Révolution) et à sa source miraculeuse, réputée guérir les maladies des yeux et d’apaiser les douleurs. Il reste à retrouver et localiser les trois autres sources sainte Euphrasie.
Crépy-en-Valois, source sainte Euphrasie
